Hollywood & Âge d'Or
Derniers feux sur Sunset de Stewart O'Nan
Publié chez les Editions Points
Aujourd'hui, je vous parle d'une nouvelle lecture effectuée dans le cadre du Prix du Meilleur Roman Points 2018.
Cette fois-ci, nous partons à l'époque de l'âge d'or d'Hollywood, à savoir les années 30 chez notre copain l'Oncle Sam.
Et qui dit âge d'Or du Cinéma, dit forcément grandes stars, non ?... De ce côté là, pas de souci à avoir puisque le personnage principal n'est autre que Scott J. Fitzgerald (l'auteur de Gatsby le Magnifique) et ce cher homme sera bien entouré puisque parmi ses amis, nous pourrons retrouver Hemingway, Bogart et tant d'autres.
Alors prêts pour faire un petit tour dans le passé avec moi ? :)
En 1937, Francis Scott Fitzgerald devient scénariste pour la Metro Goldwyn Mayer. C’est l’Âge d’Or d’Hollywood, du jazz et des parties mémorables. Ses collègues se nomment Dorothy Parker, Humphrey Bogart, Ernest Hemingway, Greta Garbo. Or, loin de sa chère Zelda, internée, et de sa fille Scottie, Fitzgerald est perdu. Il tente de préserver sa vie de famille, mais tombe amoureux de la journaliste Sheilah Graham. Ces trois dernières années sont celles de la lutte acharnée que mène Scott Fitzgerald contre ses ennemis : l’alcool, la dépression, et le peu d’estime qu’il a pour lui-même. Oui, Hollywood sera pour lui « l’envers du Paradis », un lieu de souffrance et peut-être d’expiation.
Je ne sais pas vous, mais personnellement, j'ai toujours été fascinée par les histoires de cette Génération Maudite dont font partie Fitzgerald et Hemingway... Ces américains qui ont pris part à l'histoire de notre pays (à travers leur périple Montmartrois notamment), symbolisent à mes yeux le faste de toute une époque autant que sa futilité.
Il y a plus d'un an, j'avais pu découvrir le Hemingway intime grâce à "Mrs Hemingway" de Naomi Wood (Editions de la Table Ronde). A travers le portrait de ses quatre femmes, on en découvrait plus sur cet homme captivant mais tellement égoïste. Le roman se passait sur une période beaucoup plus longue mais il était amusant de retrouver des personnages communs dans les deux livres.
Ici, c'est donc au tour de Scott J. Fitzgerald d'occuper le devant de la scène. Et niveau égocentrisme, il n'a rien à envier à son copain.
Le roman s'articule autour de cet écrivain, alcoolique, fauché et totalement obnubilé par sa petite personne ou par sa vie sentimentale (la même chose en somme). Alors, bien sûr, il y a des aspects touchants chez cet homme (je ne suis pas un monstre tout de même) mais j'ai parfois été dérangé par ce côté "Je suis maudit et j'en suis fier".
Tout au long du roman, on en découvre davantage sur son intimité et surtout sur la réalité d'un homme qui a déjà connu son heure de gloire. Son drame : retomber de plus en plus dans les sphères de l'oubli. C'est peut être justement cet aspect-là qu'il m'a permis de ne pas le détester tout à fait.
Après Gatsby, Scott J. Fitzgerald était au sommet de sa gloire. Il menait grand train avec sa femme Zelda et la vie n'était qu'une succession de fêtes et d'excès. Dans le roman il se retrouve petit scénariste à Hollywood, il regarde à son tour les stars de loin et il ne surfe que sur un petit restant de célébrité qu'il ne doit qu'à la qualité de son chef d'oeuvre.
Et si, on ajoute à cela que sa femme, Zelda, le grand amour de sa vie, est internée dans un asile... Cela vous donne une petite idée de l'ambiance générale du livre. Pas franchement, la déconnade.
Personnellement, je ne connaissais pas du tout le côté schizophrène de Zelda Fitzgerald (qui pour le coup appuie vraiment l'aspect "maudit" de cette génération)... Il était très intéressant de découvrir les manières de traiter les patients atteints de maladie mentale à cette époque. Verdict ? C'était pas génial...
En tout cas, le roman m'a permis de découvrir des aspects historiques de leurs vies que j'ignorais.
Mais parlons aussi un peu du style...
Vous avez du comprendre que cette période m'intéresse réellement et vous devez sûrement vous dire : elle a dû adorer !
Eh bien, oui et non. (Et M...!)
J'ai aimé effectivement m'immerger totalement dans cette période historique. Toute façon, au vu du nombre d'informations, de détails, de lieux, de personnages, il aurait été difficile de ne pas plonger dans l'ambiance.
Mais à contrario, cette avalanche d'infos déforme totalement le rythme du roman. La première partie où il se passe très peu de choses, défile à une telle allure de tortue que je me demandais souvent comment j'allais bien pouvoir terminer ce livre à temps. Et, soyons francs, avoir des références provenant de ces années aide à rentrer dans l'univers ; en avoir une collection à chaque page, ça a vite fait de perdre son lecteur.
La deuxième partie où l'action est davantage au centre du texte, a été plus intéressante et facile à lire. Mais le tout restait plutôt contemplatif et finalement assez plat.
En définitive, un roman intéressant et extrêmement bien documenté si on est passionné par cette période. Et qu'on n'est pas dérangé par les personnages égocentriques et auto-destructeurs.
Mais au final, un résultat assez laborieux à lire qui m'a refroidi par ses innombrables longueurs.
Note : 2.5 / 5
Intéressant mais laborieux !