La poésie à l'état brut...
Au revoir là haut d'Albert Dupontel
Sortie le 25 Octobre 2017
Allez, Noël est passé, je vais tenter de reprendre un (semblant de) rythme pour les Chroniques en attente...
Il y a de (nombreuses) semaines, le film "Au revoir là haut" a remporté un des Matchs Ciné (que par manque de temps j'ai un peu - carrément - laissé de côté). Adapté du roman éponyme de Pierre Lemaître, ce film me tentait terriblement...
Et les innombrables coups de cœur que j'ai vu passer sur la toile m'ont conforté dans mon envie de découvrir ce long métrage qui avait tout d'une petite pépite.
Novembre 1919. Deux rescapés des tranchées, l'un dessinateur de génie, l'autre modeste comptable, décident de monter une arnaque aux monuments aux morts. Dans la France des années folles, l'entreprise va se révéler aussi dangereuse que spectaculaire..
Avec une scène d'introduction hallucinante où j'ai béni la présence de mon siège, le film commence en pleine première guerre mondiale, en beau milieu des tranchées... Nous sommes entourés de Poilus et l'horreur de la situation est palpable... (Passionné(e)s de la première guerre mondiale, ce film est définitivement pour vous).
Et en quelques plans, le cadre est posé : ce film ne sera pas comme les autres.
Pendant deux heures, j'ai été emportée dans l'histoire d'Edouard et Albert, ces deux amis qui ont partagé l'horreur des tranchées et dont l'amitié dépasse tout.
Je pourrais difficilement comparer ce film à quoique ce soit d'autre. Il est unique tant dans sa violence sans concession que dans sa poésie brute.
Albert Dupontel nous livre un bijou esthétique et vibrant d'émotion. Son film est tout à la fois : comédie, drame, guerre, aventure... Le scénario reste classique mais dans un monde des années 1920 retranscrit d'une manière si parfaite que le film nous laisse cloué sur notre siège. Et vous n'échapperez pas à quelques rebondissements auxquels, personnellement, je ne m'attendais pas du tout !
(mais en fait, j'étais tellement absorbée par l'histoire que, pour une fois, je ne cherchais pas à savoir ce qui allait se passer ensuite, tant j'étais accaparée par ce qui se passait sous mes yeux).
Les acteurs sont incroyables de charisme et de profondeur d'un bout à l'autre du film. Que leur rôle appartienne à la caste des gentils ou des méchants, ils sonnent tous justes. Laurent Laffite est extrêmement crédible en petit chef ignoble (Attention à la grosse envie de baffe) mais le trio de tête est tout simplement parfait : Nahuel Perez Biscayart (déjà vu dans 120 Battement par minute), Albert Dupontel et Niels Arestrup.
Nahuel Perez Biscayart joue avec une présence folle cette gueule cassée dont on ose à peine imaginer l'existence. Cet acteur que j'avais déjà trouvé bouleversant dans 120 battements, m'a tourneboulée comme rarement.
Albert Dupontel est également si touchante avec cette innocence teintée de naïveté que j'avais envie de lui faire un câlin pendant une grande partie du film...
Et enfin Niels Arestrup qui pour moi, fut une vraie découverte. Alors bien sûr, je connaissais de nom cette bête de cinéma. Mais plutôt de réputation que par sa carrière monumentale que je connais au final très mal. Il m'a donné l'impression d'incarner une tendresse folle avec le rôle de ce père de prime abord autoritaire et froid.
Ils ont tous montré un talent sans borne qui, au delà de la mise en scène originale et poétique, met en valeur cette histoire d'aventure.
Je ne peux que vous conseiller d'aller voir ce film. Si les séances sont terminés dans votre cinéma, jetez-vous sur le DVD qui sortira sûrement dans quelques mois (semaines ?).
Personnellement, je ne connais pas le roman de Pierre Lemaître mais comme pour beaucoup, le long métrage m'a donné envie de m'y plonger. J'attends juste un peu pour ne pas passer ma lecture à comparer livre et film.
En clair, c'est un film violent, beau, touchant, tendre, drôle, glaçant... Encore ?
C'est un chef d'oeuvre !
Note : 5 /5
A ne rater sous AUCUN prétexte