Une histoire de résistantes françaises...
Le Chant du Rossignol de Kristin Hannah, Ed. Michel Lafon
Synopsis :
France, 1939. Dans le village de Carriveau dans la Loire, Vianne Mauriac fait ses adieux à son mari qui part au front et se retrouve seule avec sa fille. Elle ne peut imaginer que les nazis vont envahir le pays. Pourtant, lorsqu'un capitaine allemand réquisitionne sa maison, elle est forcée d'accueillir un officier sous son toit. Et fait le choix de protéger sa fille avant la liberté de son pays... Sa sœur Isabelle, 18 ans, a passé son enfance dans des pensionnats depuis la mort de leur mère, et son père décide de l'envoyer vivre avec Vianne. Mais son tempérament rebelle met en danger leurs vies à toutes. Isabelle décide donc de partir vivre à Paris, le jour de l'entrée des Allemands dans la ville. Impétueuse et pleine d'idéaux, elle s'engage très vite dans la Résistance sous le nom de code " Le Rossignol " et fait régulièrement passer des aviateurs anglais en Espagne.
Deux sœurs, deux destins et deux façons de survivre à la guerre et à l'envahisseur.
Deux destins de femmes, la période de Seconde Guerre Mondiale... Sur le papier, on peut dire que ce livre avait tout pour me plaire.
Et je vous dis tout de suite que ce fut effectivement le cas. Ouais, niveau maître du suspense, je peux repasser.
J'ai aimé me plonger dans cette période trouble qu'a été la France entre 1939 et 1945, dans le quotidien de ces hommes, et surtout de ces femmes, pendant les longues années d'occupation. Généralement, je visionne plutôt des reportages sur cette période. Mais, ils s'attachent davantage au côté militaire de cette période.
Ici, point de scène de combat, c'est la vie des français qui est racontée.
Alors, je ne me prononcerais pas sur la véracité de ce qui est raconté. Mes connaissances étant loin d'être assez approfondies, je ne vais pas me mouiller en vous affirmant que le roman se rapproche de la réalité qu'a connue la population à cette époque. Les plus historiens d'entre nous trouveront peut-être quelques lacunes, mais personnellement, je ne saurais les déceler.
Au delà des détails du quotidien, des tickets de rationnement, de la dureté de la vie, je me suis plutôt attachée au destin de ces deux sœurs que tout oppose.
L'une impulsive, l'autre prudente... Les deux, tour à tour touchantes et agaçantes...
Isabelle, pleine de fougue et d'un besoin énorme de reconnaissance, va tout tenter, sans reculer alors que sa sœur Vianne, moins téméraire, hésite et se préserve... Mais loin de moi l'idée de juger Vianne et son comportement au début de la guerre, alors que je suis bien au chaud dans mon canapé... Personne ne peut savoir comment nous aurions réagi à cette période... Aujourd'hui, nous aimerions tous croire que nous aurions fait partie de la résistance, que nous aurions combattus les nazis au péril de notre vie, genre "Papy fait de la résistance"...
Mais à l'instar d'Isabelle, je ne pense pas que nous réalisons tout ce que ces hommes et ces femmes courageux ont perdu dans cette bataille. Et je trouve d'ailleurs que c'est un aspect des choses qui est extrêmement bien raconté dans ce livre. La résistance était un combat de tous les jours, avec une tension constante qui devait épuiser nerveusement beaucoup de ces membres.
Alors bien sûr, au vu de la longueur du roman (525 pages), il y a quelques longueurs mais plus on avance dans le roman, plus les péripéties s'enchaînent et le rythme s'accélère.
J'aimerais aussi vous parler des quelques passages situant l'histoire en 1995. Ils permettent de faire un parallèle troublant. Cette période sombre de notre histoire semble tellement lointaine alors que ceux qui l'ont vécu, sont les grand-parents que nous avons côtoyé dans notre enfance et que nous côtoyons encore pour certains... Tout cela finalement, n'est pas si loin...
En conclusion, J'ai beaucoup aimé ce roman où pour une fois, dans un livre traitant de la 2nd Guerre Mondiale, les femmes tiennent les rôles principaux quand les hommes sont relégués aux personnages de second plan.
J'ai lu ce roman dans le cadre du Prix Littéraire des Chroniqueurs Web.
Note : 4 / 5