Vu que tout le monde en parle !
« Cinquante nuances de Grey » de EL James, Ed. JC Lattès
Qui a réussi à échapper à la propagande « Fifty shades » ?
Personnellement, je n’y suis pas parvenue, et en bonne victime du marketing (et pour ne pas mourir idiote), j’ai testé le « best-seller américain »…! Je pense que tout est dit, c’est un produit américain, écrit pour des américains. A savoir, un roman construit comme un film. Les protagonistes ont une personnalité simple, voir simpliste, et le roman se déroule sans la moindre surprise.
Anastasia Steele, jeune fille innocente, dont le blog perso aurait pu s’intituler www.je-n’ai-jamais-connu-d’hommes-et-je-suis-plongée-dans-mes-livres.com, rencontre un adonis milliardaire dont l’esprit n’a d’égale que son physique, Christian Grey… Déjà, le fondement de l’histoire manque cruellement d’originalité, et est bizarrement proche d’une édition Harlequin… Mais, pourquoi pas? Comme chaque femme, j’ai un côté midinette… ( qui est clairement très développé chez moi…)
La rencontre a lieu et les personnages sont inévitablement attirés l’un par l’autre ! Là encore, l’histoire est d’une originalité poignante.
Puis tout se corse quand le héros énonce clairement la couleur « Je ne fais pas l’amour, je baise »… Okay, les termes sont crus, sans que l’intérêt en soit clairement démontré, si ce n’est pour établir un contraste entre les deux facettes du personnage. Le lecteur comprend directement : d’un côté vous avez le golden boy plein d’esprit, et de l’autre l’adepte du sado-masochiste et des insultes. Du coup, le titre semble déplacé… « Cinquante nuances »… pour un personnage avec assez peu de relief, au final.
Passons à la jeune héroïne Anastasia Steele, dont la force de caractère est un doux rêve. Jeune femme sans expérience, elle se laisse guider, voir acheter par un maniaque du contrôle qui n’a du prince charmant que l’apparence. Finalement, on passe le roman à attendre une rébellion de sa part, on espère vainement qu’elle finira par s’affirmer face à cet homme.
Quant aux scènes de sexe qui ont alimenté la majorité des chroniques médiatiques, elles interviennent dans l’histoire de manière brutale sans que cela fasse progresser notre compréhension de cette relation. Leur multitude laisse l’impression d’un remplissage peu convaincant.
Au final, j’ai eu l’impression de lire un roman à l’eau de rose qu’on aurait corsé à dessein afin de coller à l’heure du temps et aux moeurs de la société actuelle.
A toutes celles et tous ceux qui espéraient lire un « Orgueils et Préjugés » moderne, passez votre chemin !