Lady Susan ou l'antihéroïne de Jane Austen
Love & Friendship de Whit Stillman
Synopsis :
Angleterre, fin du XVIIIe siècle : Lady Susan Vernon est une jeune veuve dont la beauté et le pouvoir de séduction font frémir la haute société. Sa réputation et sa situation financière se dégradant, elle se met en quête de riches époux, pour elle et sa fille adolescente. Épaulée dans ses intrigues par sa meilleure amie Alicia, une Américaine en exil, Lady Susan Vernon devra déployer des trésors d'ingéniosité et de duplicité pour parvenir à ses fins, en ménageant deux prétendants : le charmant Reginald et Sir James Martin, un aristocrate fortuné mais prodigieusement stupide…
Avez-vous déjà lu Lady Susan, le seul roman épistolaire de Jane Austen ? Moi, oui. Mais il y a looongtemps. Du coup, mes souvenirs sont plutôt flous (voir carrément flous). Je me rappelle juste que je répétais en boucle « mais quelle conn**** ! ».
Et je dois avouer que ma sensation a été sensiblement la même devant l’adaptation cinématographique. Engageant, n’est-ce pas ?
Mais il faut reconnaître que dans le rôle de la pimbêche antipathique, Kate Beckinsale est juste magistrale ! Toute en légèreté et en piquant, elle emporte le film à elle toute seule. D’autant plus quand tu te rappelles son interprétation de la douce Hero dans l’adaptation de Kenneth Branagh de Beaucoup de bruit pour rien.
Et puis, pour une fois dans l’œuvre de Jane Austen, les seconds rôles sont plutôt transparents par rapport au charisme de l’héroïne.
Mais comme il faut toujours une exception pour confirmer la règle, je tiens à souligner la performance de Tom Bennett pour son personnage de Sir James Martin. Hilarant ! Il incarne à la perfection le charme des personnages austeniens qui sont drôles à leur insu.
Après, j’ai beau avoir passé un bon moment, Lady Susan n’étant pas mon roman préféré, Love & Friendship ne deviendra pas non plus mon adaptation fétiche. Non, Orgueil et Préjugés reste indétrônable (Colin Firth <3).
Quel que soit le média (film ou roman), j’ai toujours eu du mal à accrocher avec un personnage dont je n’apprécie pas le caractère. Lady Susan est une manipulatrice, une croqueuse de diamants. Autant dire que dans la vraie vie, elle ne serait pas devenue ma copine.
Les autres personnages se laissant, pour la plupart, embobiner par Lady Susan, j’avais aussi envie de les secouer pour les faire réagir. Du style « Rhaaa, mais ouvre les yeux toi aussi, tête de nœuds ! » (J’aime beaucoup cette expression… Ex aqueo avec « Tronche de cake »).
Mais ne vous y trompez pas si vous avez aimez le roman : l’adaptation est réussie et l’œuvre de Jane Austen a été respectée.
La mise en scène du film est même plus originale que la plupart des adaptations austeniennes que j’ai pu voir. Présenté un peu à la manière d’une pièce de théâtre, le film gagne en rythme et en humour.
Donc, une adaptation réussie compte tenu de l’œuvre originale mais une histoire qui me laisse sur ma faim de par le caractère détestable de la charmeuse Lady Susan.
Note : 3/5