Ça marche aussi avec le thé !
Les Gens heureux lisent et boivent du café / La vie est facile, ne t’inquiète pas d’Agnès Martin-Lugand - Ed. POCKET et Michel LAFON
Après plusieurs avis extrêmement positifs sur « Les gens heureux… », je me suis dit qu’il était grand temps que je lise ce roman… Même si perso, je suis plutôt thé... Strictement aucun rapport.
Et une fois encore, comme vous pourrez le constater, mon temps de réaction force toujours autant le respect ! Le livre n’est sorti qu’en 2013… Je suis large !
Allez autant vous l’avouer, je ne savais même pas de quoi ce livre parlait réellement... Mais rien que le titre m'appelait... Les gens heureux lisent... Mais c'est tellement ça ! Je ne pourrais pas concevoir ma vie sans livres... (au grand désespoir de mon cher et tendre qui voit les étagères s'entasser!).
Je me suis donc dirigée tout droit vers ma petite librairie, située juste en face de la Comédie Française…(Un bijou de librairie soit dit en passant !).
Toute contente d'avoir trouvé mon bonheur, je me suis aussitôt mise à lire la quatrième de couverture :
« Ils étaient partis en chahutant dans l’escalier. […] J’avais appris qu’ils faisaient encore les pitres dans la voiture, au moment où le camion les avait percutés. Je m’étais dit qu’ils étaient morts en riant. Je m’étais dit que j’aurais voulu être avec eux. » Diane a perdu brusquement son mari et sa fille dans un accident de voiture. Dès lors, tout se fige en elle, à l’exception de son cœur, qui continue de battre. Obstinément. Douloureusement. Inutilement. Égarée dans les limbes du souvenir, elle ne retrouve plus le chemin de l’existence. C’est peut-être en foulant la terre d’Irlande, où elle s’exile, qu’elle apercevra la lumière au bout du tunnel.
Okay… ce n’était pas franchement joyeux comme mise en bouche… Mais n’écoutant que mon courage et ma détermination, j’ai acheté mon livre sans faillir ! Tellement héroïque, je suis d’accord !
Néanmoins après plusieurs semaines, il était encore dans ma pile des « Trucs à lire quand j’aurais le temps »… bref mon petit roman patientait… Il attendait sagement le moment où j’allais lui tomber dessus !
Et ce qui devait arriver arriva … Je l’ai ouvert ce week-end… et ne l’ai lâché qu’au bout de deux heures et surtout qu’après avoir tourné la dernière page.
Je crois qu’être à deux doigts de pleurer dans le métro était une grande première… J’éprouve en général de l’empathie pour les personnages que je découvre en cours de lecture (I’m not a robot), mais il est rare que je sente les larmes arriver, cela m’arrive plutôt au cinéma ou à la télévision…
Mai il est vrai, pour ceux du fond qui suivent, que j’ai eu la même expérience avec Avant toi de Jojo Moyes… je suis peut-être en train de développer une nouvelle sensibilité… Ou alors j’ai un souci avec mes glandes lacrymales… Mais il va falloir augmenter le stock de mouchoirs à la maison, c’est une évidence !
Bref, j’ai été plongé en deux pages dans l’intrigue et j’ai enchaîné les chapitres, la gorge serrée…
J’ai beaucoup aimé le style de l’auteur qui utilise des phrases plutôt courtes mais percutantes. Sans fioritures inutiles, elle touche le cœur avec une précision d’orfèvre. Et moi qui avais peur que l’intrigue soit oppressante, j’ai adoré ces petites pointes d’humour distillées au fil des pages. Félix, le meilleur ami de Diane, amène cette dose de légèreté bienvenue dans ce contexte pas franchement très jouasse !
Perdre sa famille, c’est une chose que peu de gens peuvent ne serait-ce qu’imager, moi y compris, mais l’auteure aborde la reconstruction de Diane d’une manière tellement juste qu’on éprouve une immense compassion pour son héroïne, tellement touchante dans sa douleur. Sans parler de se mettre à sa place ou de s’identifier, on pleure et on rit avec elle !
Au fur et à mesure que le bout du tunnel approche, on espère et on n’attend qu’une chose : que Diane reprenne goût à la vie.
Et donc une fois ce merveilleux roman terminé... j'ai lu quelque part qu'il y avait une suite... Je suis donc ressortie illico presto de chez moi et après quatre librairies visitées, j'ai enfin mis la main dessus ! Grosse victoire personnelle ! Je ne pouvais pas imaginer attendre plusieurs jours avant de savoir ce qui arrivait à Diane et son monde !
En ce qui concerne cette suite, « La vie est facile, ne t’inquiète pas », l’émotion est certes moins présente puisque Diane va mieux mais c’est avec bonheur qu’on retrouve tout son petit univers ! Entre le premier et le second roman, le lecteur apprend à aimer Diane, sa fragilité et en même sa force.
Je trouve que l'auteure a réussi à créer un personnage féminin absolument génial. Diane est une femme avec ses faiblesses, et non pas un monstre de perfection ! Elle montre ses failles et se construit grâce à elles… Elle me réconcilie en partie avec le concept d’héroïne féminine qui a plutôt tendance à être un monument de douceur et de mièvrerie ou alors de force implacable ! Ici, tout est question de nuance, de moments…
Personnellement, j’irais même jusqu’à dire qu’Agnès Martin-Lugand m’a donné envie d’écrire. Non pas pour copier sa recette ou encore pour réitérer son magnifique succès populaire.
Non. Elle m’a donné envie de raconter une histoire. Elle m’a donné envie de faire ressentir à d’autres l’émotion qu’elle a éveillé en moi.
Comme d’autres avant elle, notamment Anna Gavalda, Barbara Constantine ou dernièrement Jojo Moyes, elle m’a montré qu’une histoire avait le droit d’être sentimentale mais qu’elle n’en devenait pas pour autant futile !
Je ne dis pas que je vais me jeter dans la rédaction d’un roman, là tout de suite. Mais je garde ce sentiment en moi, je le laisse grandir… Et qui sait ?