A folie, folie et demie !
Birdman d’Alejandro Gonzàlez Inarritu
Synopsis :
À l’époque où il incarnait un célèbre super-héros, Riggan Thomson était mondialement connu. Mais de cette célébrité il ne reste plus grand-chose, et il tente aujourd’hui de monter une pièce de théâtre à Broadway dans l’espoir de renouer avec sa gloire perdue. Durant les quelques jours qui précèdent la première, il va devoir tout affronter : sa famille et ses proches, son passé, ses rêves et son ego…
Belle découverte que ce film, dont le format non-conventionnel ne peut qu’interpeller. Le spectateur suit systématiquement un personnage dans un quasi-unique plan séquence. J’ai vraiment eu l’impression de faire partie intégrante de cette ambiance de coulisses si particulière. J’en serais presque venue à regretter mes années de théâtre… (Non faut pas déconner non plus, je préfère être spectatrice !)
Chaque moment est connecté au précédent et à celui qui le suivra. Les ambiances s’enchaînent sans interruption, la comédie et le drame se côtoient sans jamais empiéter sur le territoire de l’autre. De quoi nous emmêler les pinceaux ? Pas du tout ! L’équilibre est parfait ! Je pouvais rire et m’arrêter dans la seconde qui suivait…Déconcertant ? Certes ! Mais au final, on se sent plus proche du personnage principal, qui n’est pas le plus équilibré des hommes (euphémisme, bonjour !).
La performance de Mickael Keaton est d’ailleurs impressionnante. Il excelle dans ce rôle complexe, plein de dualités et de folie rentrée (en gros, il fait régulièrement bien flipper !). Pour les fans de Batman, il est difficile de ne pas faire le rapprochement avec son interprétation de 1989 du film de Tim Burton. La folie était déjà bien présente de son interprétation de la Chauve-souris. Elle explose dans Birdman.
Perso, je n’irais pas lui taper la bise !
Certains seconds rôles m’ont également marqué. Edward Norton surtout… en matière de tête à claque, il est plus que convaincant. Emma Stone m’a paru bien plus convaincante dans ce rôle que dans celui-ci de petite-copine-de-l’araignée. Mention spéciale pour Zach Galifianakis qui démontre brillamment qu’il peut jouer autre chose qu’un mec adepte des bitures.
Que retenir de ce film ? La thématique omniprésente du héros déchu se confond sans cesse avec celle du personnage principal, de cet acteur qui ne sait vivre qu’à travers l’image qu’a le public de lui.
La critique sous-jacente de notre société inconstante ne m’a pas laissé indifférente. Est-ce la faute d’une société toujours avide de nouveautés ou bien celle de ceux qui ne veulent pas évoluer avec elle ? Personnellement, je n’ai toujours pas tranché la question !
J’aimerais dire que j’ai tout aimé de ce film, ou tout compris… Pour être franche, la fin m’a laissé complètement perplexe. La thématique de la folie qui prend petit à petit tout son sens ne m’avait pas préparé à cette conclusion, qui remet totalement en cause la compréhension que j’avais de ce film. C’est ballot, me direz-vous…
Néanmoins, je ne peux que vous le conseiller tant il varie totalement des productions hollywoodiennes classiques.
Et peut-être pourrez-vous m’éclairez sur cette fin inattendue ? Mes petites cellules grises vous en remercient par avance !